Nom de code : détermination

D’une remise en forme au premier challenge Sinistre réussi en France


Le challenge Sinistre proposé par Pavel dans le livre Simple & Sinistre empêche de dormir un bon nombre de pratiquants. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’exécuter 10 séries de 10 Swings à une main en raison d’une série toutes les 30 secondes. Puis, après une minute de pause, d’enchaîner avec 10 Relevés en 10 minutes. Le tout avec une technique qui respecte les standards relativement stricts de l’école StrongFirst. Les hommes doivent le réussir avec un Kettlebell de 48 kg ; les femmes, avec un KB de 32 kg pour les Swings et de 24 kg pour les Relevés.

Traditionnellement, soulever des gros poids a toujours été un jeu réservé aux garçons. Chez nous, en France, plusieurs ont déjà tenté de relever le challenge, sans succès. Finalement, le premier titre de Sinistre en France revient à une femme. Loin des guerres d’égos masculins, elle avait ses propres raisons de se confronter à ce défi. Elle vous raconte son parcours dans le texte qui suit.


Le point de départ

34 ans, mère de deux enfants, loin d’être en forme… Rien dans ma vie ne me prédestinait à relever le challenge Sinistre. Toutes les mères comprendront les conséquences de deux grossesses sur le corps. J’avais conscience d’être sur une pente glissante. Alors, en 2018, j’ai décidé de me prendre en main, avec plus ou moins de conviction et d’enthousiasme.

Puisque je n’avais aucune expérience dans la remise en forme, j’ai fait appel à un coach. Après une petite recherche, j’ai choisi Mathieu Suhr, à l’époque Instructeur SFG I. Première rencontre, première discussion… Très rapidement, il me propose de m’entraîner avec cet outil étrange, le Kettlebell.

« Tu verras, un jour tu seras StrongFirst toi aussi. » Cette phrase, qui, pour moi, ne voulait rien dire à l’époque, prend tout son sens aujourd’hui. Séance après séance, je me révèle de plus en plus forte. Physiquement, bien entendu, mais le changement le plus significatif est mental.

J’ai fait mes premiers pas au sein de l’école StrongFirst en décembre 2019, lors de l’Open Day annuel. C’était une approche assez timide. J’ai été impressionnée. C’était plus qu’un sport. Une réelle conviction poussait les instructeurs à transmettre leur savoir, leur passion aux pratiquants curieux, venus participer aux cours et aux différentes épreuves.

Je suis rentrée de ce voyage découverte plus décidée que jamais à faire partie de cette communauté. Désormais, je n’avais qu’un seul objectif : devenir instructrice StrongFirst.

Le projet

Une année passe. Au fil des entraînements, je perfectionne ma technique des skills SFG I. Chaque nouveau jour, Mathieu me pousse un peu plus loin dans mes retranchements. C’est ainsi qu’une simple envie de perdre du poids et de se remettre en forme se transforme en un nouveau style de vie.

Certification SFG I - 2021

En 2021, c’est une grande fierté et un vrai accomplissement. Je deviens instructrice certifiée SFG I ! La certification me permet de rencontrer d’autres candidats et instructeurs. Leur savoir, leur humilité et leurs connaissances sont une vraie source d’enrichissement.

L’année 2021 s’en suit avec son lot de surprises qui mettent le monde en pause. Mais ça ne m’arrête pas pour autant. Les benchmarks RedStarKettlebell Yin-Yang et Terminator, les séminaires Flexible Steel I & II Je me découvre un goût à relever des défis.

Mon coach l’a bien compris et c’est donc tout naturellement qu’il me propose de relever le challenge Simple & Sinistre. Et même encore plus motivant, de devenir le premier nom français inscrit sur cette liste !

Je décide de relever le défi. Après tout, ça ne peut pas être plus dur que mes entraînements… Je ne me rendais pas encore compte de l’effort que j’allais devoir fournir.

La préparation

Après quelques semaines de préparation, je fais un test chronométré avec 28 kg. Il passe plutôt bien. C’est à ce moment précis que je me dis que oui, je peux y arriver ! Se convaincre qu’on est capable, c’est déjà la moitié du chemin.

Petit aparté sur mon cycle de préparation et sur la manière dont je l’ai encaissé.

J’avais une ligne directrice et Mathieu a su, quand il le fallait, me laisser m’écarter de cette ligne. Il y a eu des phases très difficiles où plus d’une fois, je voulais renoncer. Enchaîner des séries de swings lourds à un bras, bien souvent avec les mains pleines d’ampoules et un grip épuisé, impactait réellement ma condition physique. Je doutais sincèrement de mes capacités.

À l’inverse, il y a eu ces moments où je passais des Relevés à 32, voire à 36 kg durant les séances. Ces moments me donnaient des ailes. Je me sentais prête à affronter l’effort.

J’ai écouté les conseils de Mathieu sur le sommeil. Il était primordial qu’il soit réparateur ! Maintenant, lorsque j’arrivais au studio, j’étais bien reposée. Et même si, souvent, j’avais des courbatures, cela n’impactait pas ma détermination à réaliser l’entraînement prévu.

Mon coach avait toute ma confiance pour calculer les charges et les séries & répétitions. J’étais là pour appliquer ce qu’il me demandait, pas question de débattre ou de négocier avec lui. Je pense que c’est cette entente qui m’a amenée à réussir.

Nous décidons de fixer une date. Ce sera le 30 Juin 2022.

Audrey - Relevé avec Kettlebell

Le défi

Le Jour J, je me lève plus déterminée que jamais. J’en suis capable, je peux y arriver, je peux le faire ! La chose dont j’étais certaine, c’est que j’allais tout donner.

Lorsque j’arrive au studio, mon coach m’accueille avec tout autant de détermination. D’ailleurs, je me demande encore qui de nous deux étaient le plus excité par ce challenge.

Grâce à la visualisation que j’ai travaillée en amont, je savais exactement comment il allait se dérouler. La préparation, l’échauffement, puis chaque mouvement, chaque répétition, de la mise en place pour la première série de Swings jusqu’au dernier Relevé.

La caméra fixée, la mobilité et l’échauffement spécifique terminés, me voilà au moment tant attendu, seule face à ce Kettlebell de 32 kg. Face à moi-même.

Le chrono se déclenche et la première série de Swings qui va avec… L’effort est intense, dur, éprouvant. Tout d’un coup, je réalise que ce n’est pas gagné d’avance.

Une pause, 15 secondes de répit, et ça repart, plus dur encore. 2ème, puis 3ème série… et je me prends un mur en pleine face. La seule issue, c’est de l’affronter.

À cet instant, je ne réfléchis plus. Mon cerveau se met totalement sur off. Avec le Go ! de mon coach en guise de déclencheur, mon corps continue à aligner des Swings.

La dernière série arrive enfin et la motivation qu’il fallait entendre à ce moment précis : « Tu es au bout, Audrey, lâche pas maintenant »

Audrey - Swing à un bras

La détermination

Non, je ne lâche rien ! Avec la rage et les tripes, les 100 Swings sont effectués.

J’ai droit à une minute entière de répit. Elle me permet de reprendre—un peu—mes esprits. Mais mon corps tremble… et je dois déjà me remettre en place pour le Relevé. Heureusement, c’est mon mouvement préféré.

Le Kettlebell de 24 kg, pourtant ma charge habituelle, me paraît tellement lourd… La première répétition se fait tant bien que mal. Je souffre car au niveau cardio, je n’ai pas encore complètement récupéré. Mais plus je me rapproche du but, plus je me persuade que rien n’est impossible.

Tel un robot, je pense à décomposer chaque mouvement. En me répétant inlassablement : « Ne te précipite pas, ne te précipite pas », j’effectue mes 10 répétitions.

Ce moment, où je repose le Kettlebell après ma 10ème répétition du Relevé ! Ce moment où je me dis : « J’ai tout donné, je suis vidée, mais je l’ai fait ! »

Je reprends mes esprits et regarde mon coach. C’est l’explosion de joie ! Encore partielle, car la réussite demande une validation par Brett Jones, le Directeur de l’éducation de l’école StrongFirst.

Vers 22h00, le verdict tombe et c’est de nouveau une explosion de joie, cette fois-ci officielle ! Je l’ai fait, j’y suis arrivée. NOUS y sommes arrivés car sans mon coach je n’y serais jamais parvenue.

Audrey et Matt avec le diplôme

You can be anything you want…

Et voici comment la phrase de Pavel Tsatsouline est devenue mon mantra d’aujourd’hui : « You can be anything you want, but you must be strong first ».

Cette réussite est devenue le premier jour du reste de ma vie. Elle m’a permis d’acquérir une confiance en moi, jusqu’ici insoupçonnée. Elle m’a permis d’être fière de qui je suis. Et dans la société actuelle, nous savons tous à quel point c’est important.

Aujourd’hui, cette même fierté se trouve décuplée sur les différentes certifications StrongFirst, lorsque des candidats viennent me voir pour me dire : « Tu es une inspiration pour moi ». En connaissance de cause je leur réponds qu’eux aussi, ils en sont capables. Eux aussi peuvent y arriver. Il suffit de croire en soi, de se donner des moyens et de s’imposer une discipline.

À présent, cette discipline, je ne me l’impose plus. Elle fait partie intégrante de mon quotidien. Les objectifs, quels qu’ils soient, vous guident. Mais je sais que c’est bel est bien la route qui y mène qui vous fera grandir.

Pour ma part, je continue mon travail sur Simple & Sinistre avec un nouvel objectif : le réaliser entièrement à 32 kg. À l’heure qu’il est, je ne saurais pas dire avec exactitude ce que cela m’apportera. Mais à écouter Mathieu, les bénéfices de ce nouvel apprentissage seront bien supérieurs à la simple satisfaction d’atteindre un nouveau palier de charges.

Parallèlement à cela, je participe de plus en plus aux cours que mon coach anime dans son studio. Mon but est d’élever mon niveau d’enseignement et non plus de pratique. Car au-delà du fait d’avoir réalisé un challenge de grande ampleur, c’est bel et bien le partage et la transmission de mon savoir qui me nourrit.

Audrey - coaching des élèves

Après avoir vu les yeux de mon coach, ébahi devant ma performance, j’ai compris qu’amener quelqu’un sur la voie de la force est infiniment plus gratifiant que de la parcourir soi-même. Nous travaillons avec Mathieu sur le projet d’agrandir le studio afin que moi aussi, je prenne part à l’enseignement.

Le mot de la fin

J’ai fait des sacrifices et ça n’a pas été facile. J’ai surmonté des épreuves que je ne pensais pas pouvoir surmonter, mais je me suis battue et j’ai réussi. Et je suis plus forte qu’avant, en ayant la sensation que personne ne pourra m’abattre, car je me relèverai toujours. Rien n’est impossible, il suffit d’y croire ! Je pense pouvoir dire aujourd’hui, sans prétention, que je suis un bel exemple de cette phrase, le troisième article du code StrongFirst : « La force a une plus grande raison d’être ».


Pour démarrer sur le chemin de la force, participez à nos formations officielles :

Un autre bon moyen de commencer, c’est de solliciter l’aide d’un instructeur StrongFirst certifié. Nous en avons plus d’une centaine en France et en Belgique. Contactez-nous à info@strongfirst.fr pour que l’on vous mette en contact avec un instructeur à côté de chez vous.

Le coût de l'adaptation