Le Kettlebell, un outil à la mode ?

 

Il y a un siècle, le Kettlebell faisait partie de l’arsenal de tous les hommes forts. Pas uniquement dans les pays de l’Est, mais également dans les pays occidentaux et même aux États-Unis. Puis, notamment avec l’apparition de la barre à disques, il s’est fait discret. Au point de disparaître partout, sauf en Union Soviétique et quelques pays alliés. Il y a une vingtaine d’années, Pavel Tsatsouline l’a remis sur les devants de la scène de la préparation physique et du fitness. Mais ce Kettlebell, mérite-t-il vraiment cette place ? Ou bien, n’est-il qu’une mode dont on n’entendra plus parler dans vingt ans ?


Le Kettlebell : une nouvelle mode, aussi éphémère que tant d’autres ?

La mode du Kettlebell : vieille de 300 ans !

De temps en temps je passe devant un club de sport avec une pancarte dans la fenêtre : « La programmation la plus aléatoire de toute la ville ! » D’accord, à vrai dire, c’est : « La programmation la plus innovante », mais je ne vois pas trop la différence.

Antifragile est un livre plein des profondes leçons sur l’entraînement. Nassim Nicholas Taleb y démolit ce qu’il appelle neomania. Soit, l’amour du nouveau parce que c’est nouveau.

Croire qu’une personne fera jeune en adoptant une technologie jeune, c’est aussi bien une erreur logique qu’un préjugé mental. Cela mène à l’inversion du pouvoir des contributions générales. Autrement dit, cela donne l’illusion de supériorité de la contribution des nouvelles générations par rapport aux anciennes. Alors que, statistiquement, les jeunes n’apportent quasiment rien. Beaucoup de gens font cette erreur. Mais le plus récemment, j’ai vu ce consultant futuriste bien énervé. Il accusait les gens qui ne sautent pas pieds joints dans les nouvelles technologies de penser vieux. Il avait pas… l’air très sain, la forme d’une poire et une transition imperceptible entre la mâchoire et le cou.

L’auteur avance que lorsque la technologie ou l’idée sont présentes depuis longtemps, alors il y a des grandes chances qu’elles aient fait leurs preuves. Et plus ce temps est long, plus grande est la probabilité qu’elles resteront là encore pour un moment :

[Le physicien Richard Gott] a fait une liste de spectacles de Broadway un jour donné… Il a prédit que celui qui était à l’affiche depuis le plus longtemps le restera également plus longtemps que les autres, et vice-versa. Les statistiques lui ont donné raison dans 95% des cas. Étant enfant, il a visité la Grande Pyramide de Gizeh (5700 ans d’âge) et le Mur de Berlin (12 ans d’âge à cette époque). Il a eu raison de dire que la première survivra au second.

Le Kettlebell et le travail de force

C’est facile de voir comment cela s’applique au travail de renforcement. Il y a une raison pourquoi StrongFirst n’enseigne ses exercices qu’avec une palette limitée d’outils. [Il s’agit bien sûr du Kettlebell, de la barre olympique et du poids de corps, et bientôt des haltères.] Ces outils ont gagné leurs galons au cours des siècles passés. Pourquoi choisir une modalité qui n’a pas fait ses preuves ? La probabilité que quelqu’un invente l’équipement capable de rivaliser avec les quatre outils classiques est infime. Ce serait comme gagner une grosse somme au loto.

Cela vaut pour les outils, mais aussi pour les méthodes d’entraînement. Chez StrongFirst, nous ne cherchons pas à réinventer la roue. Nous ne faisons qu’affiner ce que nos prédécesseurs ont déjà fait. En l’occurrence, plutôt que d’inventer nos techniques, nous les déduisons de ce que les hommes les plus forts font naturellement depuis toujours.

Idem pour la programmation. Souvent, c’est la version 2.0 des méthodes que les haltérophiles soviétiques utilisaient dans les années 1960. (C’est également valable pour la méthodologie de Powerlifting Team Russia de Boris Sheyko). La méthodologie StrongFirst repose sur les épaules des géants soviétiques : Medvedev, Roman, Vorobiev, Rodionov et tant d’autres.

Le Kettlebell et la mode : le manuel du renforcement du professeur Alexey Medvedev

La force est toujours à la mode !

J’ai trouvé ridicule une publicité pour un supplément alimentaire avec la photo de Sigmund Klein. C’était l’un des hommes forts les plus connus du 20ème siècle. La pub moquait son apparence, avec ses sandales de gladiateur, en disant quelque chose comme : « Vous ne voulez pas être aussi has been ! Prenez notre supplément tendance ! »

Sigmund Klein pouvait s’allonger sur le ventre avec un poids de 35 kg attaché sur son dos… et remonter en équilibre sur les mains. Il était capable de faire un Press militaire debout  avec une barre de 100 kg de manière la plus stricte possible, alors que lui-même, il pesait à peine 70 kg. Si c’est cela être has been, je le choisirai au détriment de la tendance tous les jours de la semaine.

Sig Klein, toujours à la mode

Courir après la tendance revient à tourner en rond. Alors, soyez tendance… ou soyez fort !

Pour conclure

Vous devriez adapter votre préparation physique à vos objectifs et à votre mode de vie, puisque son but, c’est de vous préparer à être une meilleure version de vous-même. Vous devriez choisir votre programme et vos exercices de façon à ce qu’ils renforcent votre capital de santé et de force, plutôt que de le drainer à sec. Mais quel que soit votre choix de programme de préparation, il faut commencer par en maîtriser les outils. C’est l’objectif de nos formations techniques officielles :

Et si vous vous entraînez depuis longtemps et souhaitez valider vos acquis physique et techniques, vous pouvez le faire lors de nos certifications :


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