Kettlebell : le “Kalashnikov” des outils de renforcement

Mikhaïl Kalashnikov, l’inventeur du fameux fusil d’assaut AK-47, est récemment décédé à l’âge de 94 ans. RIP.

Vénéré en Russie, son image est souvent ternie en Occident. Il est présenté comme étant l’inventeur de “l’arme personnelle la plus meurtrière du XXème siècle”. Général Kalashnikov ne s’en est jamais ému. “J’ai inventé des armes non pas pour le meurtre mais pour défendre ma Patrie”. Avant la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), il voulait devenir ingénieur en équipement agricole.

M. Kalashnikov était bien sûr un communiste convaincu. Mais d’un autre côté, il est aussi l’auteur de la déclaration suivante : “Je rêve d’un pays, assez semblable aux Etats-Unis où ni les hommes ni les femmes n’auraient peur d’un citoyen armé”. Alors, si vous voulez épingler ou juger cet homme, bon courage !

M. Kalashnikov avec son AK-47

L’histoire de M. Kalashnikov et de AK-47

Issu d’une famille paysanne, Misha Kalashnikov termine ses neuf classes d’école, puis commence à travailler sur les chemins de fer. Il fut appelé pour son service militaire et envoyé en formation pour devenir mécanicien des chars. MacGyver naturel, il adore bricoler. Une amélioration pour le mécanisme du canon de char lui vaut d’être officiellement félicité. Il reçoit même une montre gravée des mains du Général Zhukov (futur maréchal, un des héros de la Deuxième Guerre mondiale).

Quand la guerre éclate, Kalashnikov dévient chef d’équipage d’un T-34, le fameux char soviétique. En Octobre 1941, son char est touché lors d’un combat. Le jeune soldat souffre d’une contusion et est évacué des lignes de front. Brûlant d’envie de contribuer à l’effort de guerre, Mikhaïl décide de créer une nouvelle arme personnelle. Il a encore en tête les images des soldats de l’Armée Rouge armés de fusils semi-automatiques. Face aux nazis et leurs armes automatiques, les pertes humaines étaient épouvantables. Alors Mikhaïl lit, dessine, bricole jour et nuit, comme un fou. Avec sa décoration d’avant-guerre, il a la chance d’avoir l’oreille des gens bien placés. Sans éducation spécialisée, rien qu’au mérite, il est réaffecté en tant qu’ingénieur d’armement.

Il finalise sa fameuse arme en 1947 (c’est de là que vient “47” dans le nom de son fusil). “A” signifie “avtomat” (ou fusil automatique) et “K” est l’initial de son nom. Il se souvient :

“Un soldat a créé une arme de soldat… simple, efficace, fiable. AK fonctionne quelles que soient les conditions. Il tire sans défaillir après avoir été dans l’eau, dans la boue, après être tombé d’une hauteur sur une surface dure. Cette arme est très simple. Mais je dois dire que faire quelque chose de simple est parfois beaucoup plus difficile que quelque chose de complexe.”

Faire simple est parfois plus dure que faire compliqué

On pourrait dire la même chose au sujet des méthodes d’entraînement ou des outils de renforcement. Ça ne me viendrait pas à l’idée d’écrire un article sur M. Kalashnikov si ce n’était pour un post de Jason Ginsberg sur le forum StrongFirst. Il s’est souvenu que j’ai surnommé le Kettlebell “AK-47 des outils de renforcement” et a ajouté un lien vers un article dans New York Times.  C’est ce passage-là qui a attiré l’attention de Jason :

Au début, le AK-47 n’a pas impressionné les experts américains. Il était plus court que les fusils traditionnels et tirait des cartouches moins puissantes. Il n’était pas extraordinairement précis et il manquait de portée et de puissance.

C’est dans les années 1960 que le AK-47 s’est fait une place de choix dans l’histoire militaire mondiale. Dans la jungle vietnamienne, le nouveau fusil d’assaut américain, le M-16, a connu beaucoup de problèmes de corrosion et d’enrayages intempestifs. De son côté, le fusil de Kalashnikov, porté par les Vietcong et les soldat nord-vietnamiens, fonctionnait sans faille.

Jason a commenté :

Aux yeux des experts, les “inconvénients” du AK-47 ne lui permettaient pas de faire ce que pouvaient faire d’autres armes. Mais dans les conditions appropriées, ces inconvénients sont devenus des avantages. De la même manière, vous pouvez entendre certains se moquer du Kettlebell et dire qu’il est inférieur à une barre olympique. Mais en réalité, cette “infériorité” permet des applications très utiles, impossibles avec d’autres types d’équipement.

Le Kettlebell, un outil de force

D’accord, les Kettlebells ne sont pas assez lourds pour vous permettre de faire un Développé couché à 200 kg. Mais ils peuvent quand même vous aider à devenir très fort. Assez fort pour exceller dans n’importe quelle discipline sportive. Imaginez que vous deviez choisir une équipe pour jouer au rugby. Vous avez face à vous deux candidats. L’un est capable de faire un Développé couché de 200 kg, tandis que l’autre est “Beast Tamer“. Pour ma part, je choisirais le second, sans hésitation. Un homme capable de faire un Press stricte, une traction stricte et un Pistol avec un Kettlebell de 48 kg est un individu dangereux. Idem, pour une “Iron Maiden“, soit une femme capable de faire les mêmes exercices avec un Kettlebell de 24 kg. En plus de la force, le Kettlebell vous apporte le développement complet avec la mobilité, le conditionnement et la résistance.

Le Kalashnikov et le Kettlebell
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Si votre objectif est un corps fait de 120-150 kg de muscle et une force absolue qui va avec, alors la barre olympique sera pour vous l’équivalent du M-16. Il sera plus précis pour taper votre cible dans le mille. Si tout marche comme prévu.

Les Russes ont testé les deux fusils dans les mêmes conditions. Ils les ont enterrés dans le sable, les ont plongés dans l’eau et les ont laissé tomber de différentes hauteurs. Après une chute de 6 m sur une dalle de béton, le M-16 a arrêté de fonctionner. Le AKM (la version modernisé du AK-47) a continué à tirer, même après une chute de 10 m.

Entraînement avec la barre olympique vs entraînement avec les Kettlebells

Geoff Neupert, Master SFG, souligne que la barre olympique est beaucoup plus contraignante qu’un ou une paire de Kettlebells. Votre corps doit s’adapter à la barre, alors que les Kettlebells “travaillent” avec lui. Pour ma part, je suis profondément persuadé que le Kettlebell est l’outil de renforcement le plus parfait du point de vue ergonomique.

La barre olympique nécessite une mobilité, une stabilité et une coordination préalables bien supérieures à la moyenne. La programmation des entraînements doit être très précise, puisque les poids très lourds ont tendance à surcharger le système nerveux et mener au surentraînement. D’ailleurs, plusieurs pages du manuel de notre certification SFL sont dédiées aux méthodes de programmation pour éviter cet écueil.

Geoff Neupert et Jeff O’Connor ont même conclu : “Une des méthodes d’entraînement les plus intelligentes consisterait à “travailler” avec une paire de Kettlebells et de réserver la barre à une “pratique” des mouvements olympiques.” (Remarquez qu’un des pré-requis pour la certification SFL est la participation à une de nos formations Kettlebell).

En conclusion

Que vous ayez besoin ou pas d’une barre olympique, vous ne pouvez pas vous tromper en utilisant le Kettlebell. Kalashnikov pourrait dire la même chose au sujet de ce dernier : “Une arme de soldat… simple, efficace, fiable”.

Le Kettlebell. Il tape dans le mille et ne s’enraye jamais.

Il va de soi qu’avant de vous engager dans un programme d’entraînement, vous devez apprendre la technique correcte de chaque exercice. Pour vous inscrire à une de nos formations techniques “StrongFirst Kettlebell Course” : CLIQUEZ ICI.

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