Circumducitur cervicalis syndrome : danger et prévention

Êtes-vous familier avec le terme « circumducitur cervicalis syndrome » (CCS) ? Probablement non. Pourtant, cette condition peu connue a envahi la société contemporaine. Hommes et femmes de tous âges en souffrent. Parfois, ils en sont conscients, et parfois, pas du tout.

Lorsque cette maladie vous frappe, il est difficile de s’en débarrasser. C’est quand même possible, mais cela demande de la force et du courage. Or, ce sont des qualités qui, de nos jours, deviennent de plus en rares.

Je sais ce que vous pensez : Doc a perdu la boule. De quoi parle-t-il ? Pourquoi utilise-t-il le latin ? Nous sommes au 21ème siècle ! Continuez à lire et alors, vous découvrirez que je ne suis pas fou et je n’ai pas perdu la boule. Vous apprendrez à reconnaître circumducitur cervicalis syndrome et à le soigner.

Circumducitur cervicalis syndrome

Qu’est-ce circumducitur cervicalis syndrome ?

Très bien, je le reconnais, j’aime beaucoup le latin. Je l’ai appris à l’école, puis l’ai utilisé dans mon travail de kiné pour décrire l’anatomie. Circumducitur cervicalis syndrome ou « syndrome des cervicales tournantes » est un jeu de mots. C’est une référence à ce que certaines personnes font lors d’un quelconque effort physique. Cela peut être une séance d’entraînement, une compétition athlétique ou même un travail manuel. Vous pouvez l’observer pendant, mais également avant l’action.

Faites-moi confiance, vous l’avez déjà vu. Peut-être, à un moment donné, vous avez demandé à votre élève de faire un effort. Vous saviez qu’il était capable de le faire. Même si pour cela, il devait sortir de sa zone de confort. Peut-être que c’était une série de trois répétitions. La première était lente, mais fluide. La deuxième, plus difficile, mais encore forte. Puis, la troisième a démarré vraiment lentement. Le poids montait quand même, mais l’élève luttait de plus en plus jusqu’à ce que le mouvement s’arrête à mi-parcours. C’est là, généralement que cela arrive. C’est le moment où les gens laissent apparaître les symptômes classiques du circumducitur cervicalis syndrome.

Comment reconnaître le CCS ? La personne atteinte fais une grimace, puis tourne la tête d’un côté à l’autre tout en luttant pour finir sa répétition. Après ce qui semble être une éternité (environ 5 secondes), la personne soupire, repose la charge sur le support, puis baisse la tête, l’air dépité.

Le Soulevé de terre lors d'une certification SFL

À l’école de médecine, nous avons suivi plusieurs cours de psychologie. Pas assez pour devenir un psy qualifié, mais suffisamment pour mieux comprendre nos patients et ce qu’ils traversent. Voici un des concepts que j’ai appris dans ces cours. Nos pensées créent des émotions qui créent des actions qui créent des résultats. Ce cycle peut continuer en créant d’autres pensées, puis des émotions, etc. Le résultat final peut être merveilleusement positif ou horriblement négatif.

Quand je repère le circumducitur cervicalis syndrome lors d’une certification SFL, j’arrête tout le monde pour faire mon « speech CCS ». En voici l’essentiel.

CCS avant la série ou l’épreuve

Circumducitur cervicalis syndrome est une maladie sournoise. Elle peut se manifester avant même que l’athlète touche la barre. Avant même l’exercice ou l’épreuve. Le CCS peut se manifester juste avant ou pendant le démarrage du mouvement.

Parfois, vous pouvez voir l’athlète faire les cent pas ou gigoter avant d’attaquer. C’est là que le cerveau fabrique tous les « Et qu’est-ce qui se passerait, si… » (Rappelez-vous, les pensées créent des émotions qui créent des actions qui créent des résultats).

Autres symptômes incluent :

  • Respiration accélérée
  • Tension artérielle élevée
  • Tonus musculaire excessif (alors que l’athlète devrait « se détendre » avant l’action)
  • Envie de parler des sujets futiles
  • Consultation du portable toutes les 3,2 secondes

Tout cela est un signe que l’athlète n’est pas prêt ou ne croient pas être prêt à exécuter le mouvement.

Le Développé couché

CCS pendant la série ou l’épreuve

Quand le circumducitur cervicalis syndrome se manifeste pendant la série ou l’épreuve, les chances de succès diminuent drastiquement. L’athlète risque même de se blesser. Puisqu’il apparaît en plein milieu d’un gros effort, ce type du CCS est plus difficile à vaincre. Pour y parvenir, il faudra beaucoup de patience et de pratique.

Que faire pour éliminer le circumducitur cervicalis syndrome

Lorsque vous voyez le CCS, arrêtez votre élève immédiatement. Expliquez-lui qu’il doit se focaliser sur l’action elle-même et non sur le résultat. Se focaliser sur l’action permet d’appréhender chaque répétition comme une entité séparée. À force de « réussir » chaque répétition, puis passer à la suivante, il va découvrir qu’il a déjà terminé sa série avec succès.

Voici une manière simple, mais efficace pour arrêter le cycle de pensées négatives. Apprenez à votre élève à dire « STOP » lorsqu’il en détecte une. Disons qu’une pensée qui risque de compromettre l’efficacité de son effort s’immisce dans son esprit. Alors, il doit crier « STOP ! » : soit réellement, soit mentalement.

L’élève peut le faire avant ou pendant la série ou l’épreuve. Malgré cet aspect simpliste, ce cri aide vraiment à stopper et faire disparaître les pensées négatives. Ensuite, il faut immédiatement combler le vide avec une affirmation positive. Cette méthode marche très bien pour casser le cercle vicieux de pensées négatives qui handicapent beaucoup d’élèves.

Aimez l’effort

Aimer l’effort et tout ce qu’il nécessite est une compétence. Il faut du temps pour l’apprendre. Beaucoup de petits succès étalés sur une longue période s’additionnent. Ils créent des chemins synaptiques corrects dans le système nerveux central. Ce sont ces chemins qui conditionnent le succès du grand effort lorsque la nécessité se présente.

En plus, le coach et l’élève devraient trouver un mot spécifique, une commande. Le coach l’utilisera pendant la série ou l’épreuve pour aider l’élève à réaligner son processus cognitif sans trop réfléchir. Cela nécessitera de la pratique. Mais au bout d’un certain temps, l’élève aura assez de confiance en lui pour aller jusqu’au bout d’un effort le plus dur.

Mis en place pour le Back Squat

Avant d’utiliser cette astuce lors d’un gros effort, pratiquez avec des charges inférieures. Par exemple, lors d’un échauffement ou du travail technique. L’élève devrait en faire l’expérience avant que cela ne devienne une nécessité.

Avant de se mettre en place pour l’épreuve ou l’exercice, l’élève doit être sûr qu’il peut le réussir. Avoir confiance en ses capacités permet d’éviter le circumducitur cervicalis syndrome et ses effets négatifs.

Un exemple personnel

Cela se passait lors du Championnat national de Powerlifting. Je devais faire un Squat avec une barre de 320 kg, mon record personnel. Je me souviens de la plateforme, des signaux de l’arbitre « Squat ! », puis « Rack ! », enfin, des trois lumières blanches de validation. Ce dont je ne me souviens pas, c’est de faire le Squat.

Une seule pensée m’obsédait : déplacer cette barre. Pourtant, le moment venu, mon inconscient a pris le dessus et a fait le nécessaire pour accomplir la tâche. Avant même d’approcher la barre, je savais que ce poids était à moi. Je l’avais. Rien n’allait m’empêcher de réussir mon Squat.

Lors de chaque séance d’entraînement, je focalisais sur l’action plutôt que sur son résultat. C’est cela qui m’a permis d’atteindre mon objectif ce jour-là.

Circumducitur cervicalis syndrome et Yoda

Si vous connaissez quelqu’un qui souffre du circumducitur cervicalis syndrome, au propre ou au figuré, utilisez les astuces ci-dessus. S’il réussissait à changer, cela ferait une énorme différence dans son entraînement, sa carrière athlétique, voire dans sa vie. Comme dit mon ami Yoda : « Fais ou ne fais pas. Il n’y a pas de « je vais essayer ».

Note : Circumducitur cervicalis syndrome est un terme inventé par Dr Michael Hartle. Il n’existe pas de maladie de ce nom. Pour autant, les pensées, les émotions, les actions et les résultats auxquels réfère le CCS sont réels. Beaucoup d’athlètes les ont vécus, à leur dépens.

Pour conclure

Pour assurer votre succès lors de chaque répétition avec n’importe quelle charge, il est primordial d’apprendre la technique du mouvement. Commencez avec nos formations officielles StrongFirst.

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* Remerciements à Marion Molinié, SFG 1, pour la relecture.

Le Relevé avec KB en tant qu’évaluation clinique